Canadian Journal of Sociology
Volume 24, Issue 4, Fall 1999

Abstracts

Immigrant/Ethnic/Racial Segregation:
Canadian Big Three and Prairie Metropolitan Comparison


Leo Driedger

Abstract: This article uses factor analysis to examine the three largest Canadian metropolitan centres, Toronto, Montreal and Vancouver, finding that the three represent distinct ecological segregation types. Montreal represents the dominant French charter type, Vancouver is a western multicultural type, and Toronto has changed from a dominant British charter type to a more recent visible minority type. Having found the Big Three residential segregation types, the study turns to regions, to examine metropolitan centres on the prairies, finding that Winnipeg is similar to Vancouver, but has its own aboriginal low socio-economic aboriginal factor which makes it a unique prairie hybrid type. Residential patterns in Edmonton and Regina are quite similar to those in Winnipeg. Calgary however, tends to follow the Toronto visible minority pattern, but also has some prairie aboriginal features which make it unique as well. Future studies need to explore which urban types the other Ontario, Quebec and Maritimes metros follow.

Résumé: Dans cet article, l’auteur examine les trois plus grands centres urbains, Toronto, Montréal et Vancouver, en analysant les faits. Selon lui, ces trois métropoles représentent des modèles de séparation distincts, en rapport à l’environnement. Montréal représente le modèle de société française dominante, Vancouver correspond au modèle multiculturel occidental, et Toronto est passé d’un modèle de société britannique dominante à un modèle plus récent de minorité apparente. A la suite de cette découverte de trois grands modèles de séparation selon le lieu de résidence, l’auteur s’intéresse aux régions, afin d’examiner certains centres urbains dans les prairies. Il constate ainsi que Winnipeg est comparable à Vancouver, mais la bassse situation économique et sociale des autochtones en fait un modèle hybride, unique dans les prairies. A Edmonton et Regina, les modèles résidentiels sont assez identiques à ceux de Winnipeg, Calgary dependant, a tendance à suivre le modèle de minorité apparente, mais possède aussi des caractéristiques propres aux prairies et liées aux autochtones qui la rende tout aussi unique. Des études futures exploreront quels modèles urbains suivent les métropoles de l’Ontario, du Québec, et de la Côte Est.


The Origins of American Individualism:
Reconsidering the Historical Evidence


Edward Grabb, Douglas Baer, and James Curtis


Abstract: This paper reconsiders S. M. Lipset’s well-known thesis that the origins of America’s dominant value system can be directly traced to the formative events of the American Revolution. Our specific concern is with one core value, individualism, and the suggestion that individualist ideas and beliefs were widely held in the American population in the Revolutionary era. A central claim of the present paper is that the crux of Lipset’s depiction of the American value system, or “American Creed”, is a particular version of individualism, which we call “liberal individualism”. We assess research by leading recent historians, all of which casts serious doubt on the assumption that individualist values were prevalent among Americans in the late 1700s and early 1800s. We suggest three key weaknesses in Lipset’s historical account: the failure to distinguish between different forms of individualism when characterizing American values; the conflation of elite beliefs and mass beliefs; and the lack of attention to evidence suggesting that Americans were more communalist than individualist in the Revolutionary era and beyond. The paper concludes with a discussion of possible reasons behind misunderstandings concerning the origins of American individualism.

Resumé: La thèse de S. M. Lipset considère que l’origine des valeurs dominantes Américaines se rapporte à l’épique de la Révolution Américaine. Cette étude prend comme sujet principal l’aspet “d’individualisme” et que c’etait accepté par la majorité de la population Américaine lors des années de la révolution. En premier lieu, nous suggèrons que l’idée centrale du systéme des valuers Américaines ce représente mieux par la définition du terme “individualisme liberal”. Deuxièmement, nous allons évaluer la recherche de nos experts contemporains puisque leurs données soutiennent qu’il y a de l’incrédulité envers le lieu de naissance et d’existance des valeurs individualistiques Américaines telles que le démontre Lipset. Néanoins, trois points faibles des faits historiques de Lipset sont suggérés: la faillite de distinguer entre les differents types d’individualisme; la manque de différencier entre les croyances du publics et ceux des élites; et le manque de preuve pour soutenir que les Americains étaient plus communales qu’individualistes à l’époque révolutionaire. Ce papier se termine avec une discussion expliquant certaines raisons du le mal-entendu de la thése d’origine de Lipset sur l’indifidualisme Americain.


The Study of Regional Inequality in Quebec and English Canada:
A Comparative Analysis of Perspectives


Chris Southcott

Abstract: The question of regional inequality has been a central concern of both Anglo-Canadian sociology and Franco-Québécois sociology since the 1960's. Starting in the 1980s, the study of regional inequality became less popular in Anglo-Canadian sociology. In Quebec, however, the interest in regional phenomena has continued to grow. This article attempts to explain the seeming diverging sense of importance given to the region in the two main discourses of Canadian sociology. We can discern two main hypotheses that try to explain these differences. The first relates to the differing importance each group places on agency and structure. The second hypothesis concerns the definition of region. In this article we discuss the relative explanatory value of each of these hypotheses. We show that both of these explanation are useful.

Resumé: Depuis les années soixante, la question de l’inégalité régionale était importante pour les sociologues Anglo-Canadiens et les sociologues Franco-Québecois. Pendant les années quatre-vingts, l’intérêt des Anglo-canadiens dans le phénomène a diminué tandis que l’intérêt des Franco-Québecois a continué à accroître. Cet article tente à expliquer la divergence entre les deux groupes en ce qui concerne la région. Nous discutons deux hypothèses principales pour expliquer cette divergence. La première parle de la différence entre les deux groupes en ce qui concerne l’importance de l’acteur. La deuxième note que la définition de région diffère entre les deux groupes. Nous démontrons l’importance de ces deux facteurs pour expliquer la divergence sur la question d’inégalité régionale.


Toward a Civilization of Work

Alain Touraine

Abstract: The debate on “the end of work”, which has developed during recent years and which has produced a series of excellent books and papers, is not entirely scientific because it deals, to a large extent, with our representation of the future. The diminishing size of the work week, maybe the impossibility of full employment, the individualization of life projects as much as protracted education years and longer post-retirement period are indicators of a basic cultural and social change; nevertheless, none of them is by itself sufficient to characterize it. What they suggest is that a societal type is born, in which work occupies a smaller and smaller part of individual life as a consequence of a rapidly growing labour productivity and in which central values are no longer defined by participation to collective goals but by self-realization or even by consumption in all its forms. Some people go as far as considering our work-oriented civilization as a short intermediary period between societies, in which the main task was to work out their own reproduction, and future societies, in which mass consumption and shows play a central role and are considered as central values by people who consider their “job” only as a way of getting money to buy leisure-time activities.
This type of representation, which is mentioned here in a very rapid and superficial way, is supported by observable facts but is based on interpretations which are far from being demonstrated. It is then necessary to act in a similar way and to introduce different facts and interpretations to defend a different view of social evolution. This is the reason why I decided to give my paper a title which is not provocative but which challenges directly the idea that we are leaving a civilization of work.

Resumé: Le débat sur “la fin du travail”, qui s’est développe au cours des dernières années et a donne lieu à une série d’excellents livres et articles, n’est pas complètement scientifique car il a avoir, dans une large mesure, avec notre représentation de l’avenir. La semaine de travail, qui va en s’amenuisant, l’impossibilité peut-être du plein emploi, l’individualisation des projets de vie tout comme l’allongement des années de formation et du temps de retraite sont autant d’indicateurs d’un changement culturel et social de base, mais aucun de ces indicateurs ne peut à lui seul caractériser ce changement. Ce qu’ils suggerent est qu’un type sociétal est né, dans lequel le travail occupé une part de plus en plus faible dans la vie de l’individu, conséquence de la croissance toujours plus grande de la productivité dans le travail et dans laquelle les valeurs centrales ne sont plus définies par la participation à des buts collectifs mais par la réalisation de soi ou même par la consommation sous toutes ses formes. Certains vont même jusqu’a considérer notre civilisation tournée vers le travail comme une courte periode intermédiaire entre des sociétés dont la tâche principale était de se reproduire elles-mêmes et des sociétés dans lesquelles la consommation de masse et les spectacles joueront un role central et seront même considéres comme des valeurs centrales par ceux qui ne voient dans leur emploi qu’une façon de gagner de l’argent afin d’acheter des activités de loisir.
Ce type de représentation, décrit ici très rapidement et superficiellement, s’appuie sur des faits observables mais donne lieu à des interpretations qui sont loin d’être démontrées. Il faut donc introduire, de façon parallèle, d’autres interprétations qui défendent une vision différente de l’évolution sociale. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de donner à ce texte un titre, qui n’est pas provocateur mais qui combat directement l’idée que nous sortons d’une civilisation du travail.