Note on Society and the Discipline/Réflexion sur la société et la discipline
Distinguishing Non-Knowledge
Klaus P. Japp

Abstract: In the following essay, reference is made to the ambivalent position of non-knowledge between ensuring the production of scientific knowledge and risky decision-making. It will also be shown that this ambivalence is the result of system-internal operations and not of external facts, on which “incomplete constructivism” essentially depends. Finally, it is shown that the concept of risk marks the interface where modern society oscillates between experience (cognition) and action (risk) and that even this state is due to its own operations and not to an overall insight into some better option. Basically, the argument of this article demonstrates fundamental modes of framing uncertainty in modern society.

Résumé: L’auteur se penche sur la place ambivalente du non-savoir entre la production de connaissances scientifiques et la prise de décision à risque. Il montre que cette ambivalence est le résultat d’opérations propres au système et non pas de facteurs externes – d’un « constructivisme inachevé ». Il conclut que la notion de risque caractérise cette interface où la société moderne oscille entre l’expérience (cognition) et l’action (risque); et que cette situation est le produit de fonctionnements internes plutôt que d’une perception ou d’une représentation d’ensemble d’options meilleures. En bref, le présent article relève des modes d’appréhension de l’incertitude dans la société d’aujourd’hui.

The Market as an Object of Attachment:
Exploring Postsocial Relations in Financial Markets
Karin Knorr Cetina
Urs Bruegger

Abstract: This paper rests on the assumption of an increased presence and relevance of object worlds in the social world. It holds that this influx of object worlds coincides with changing patterns of human relatedness that can be glossed by the notion postsocial forms. Postsocial forms include object-relationships where the objects are non-human entities. One characteristic of the present situation is that perhaps for the first time in recent history it appears unclear whether other persons are, for human beings, the most fascinating part of their environment. Objects may also be the risk winners of the relationship risks which may authors find inherent in contemporary human relations. Postsocial forms “step into the place” of social relations where these empty out, where they lose some of the meaningfulness they have had in earlier periods. A condition for understanding this role of objects is that we develop, in social theory, adequate concepts of objects that break with the tradition of seeing them merely as abstract technologies that promote alienation or as fetishized commodities that freeze and numb any human or political potential (Marx). In this paper, we use a different conception developed in an earlier paper. We also explore in some detail a notion of postsocial relatedness that is based on the idea of a dynamic of wantings and lacks of fulfilment. The paper explores this framework in the area of financial markets, where traders relate to the market as an object of attachment within an environment of reiterated lacks.

Résumé: Les auteurs constatent la présence et l’importance grandissantes de mondes d’objets au sein de l’univers social – afflux qui refléterait une transformation des rapports humains, exprimée par la notion de « formes postsociales ». Ces formes incluent des relations objectales au sein desquelles l’objet désigne une entité matérielle (c.-à-d. non humaine). Pour la première fois, dans l’histoire récente tout du moins, les autres êtres humains ne sont peut-être plus les éléments les plus fascinants de notre univers. Les objets seraient le pari gagnant d’un modèle de factorisation des risques inhérents aux relations humaines que relèvent de nombreux chercheurs. Les formes dites postsociales s’instaurent quand les relations sociales se vident du sens qu’elles avaient jusqu’alors. Pour mieux comprendre ce phénomène, il est impératif de repenser les concepts traditionnels, qui voient les objets comme des technologies abstraites aliénantes ou des commodités fétichisées, obnubilant tout potentiel humain ou politique (Marx). Nous développons ici un concept différent, ébauché dans une étude antérieure. Nous explorons également la notion de rapports postsociaux d’après une dynamique de désirs et de besoins inassouvis – notamment dans l’univers boursier, où les agents entretiennent avec le marché des relations objectales fondées sur des manques réitérés.


Disability Studies: The Old and the New
Tanya Titchkosky

Abstract: This paper does not intend to empirically establish whether Disability Studies is old or new; instead, it aims to uncovered what the gloss ‘new’ means in relation to mainstream sociology’s rejection of such a claim and Disability Studies repetitive articulation of it. Conceptions of disability found in traditional sociological studies of disability-as-deviance are explored, turning first to the work of Goffman and then to a mainstream deviance text book. The paper then uncovers the values and assumptions that lie behind the social act of conceptualizing Disability Studies as a new field of inquiry. Thus, ‘new’ is symbolic of an affirmation of inquiry into ablebodiedness as itself a culture in need of critical engagement, is a way to articulate the standpoint of disability as an opportunity to provoke such inquiry, and is a rhetorical device to highlight the idea that Disability Studies researchers seek to ‘confirm’ the normal order of disability-knowledge.

Résumé: L’auteure du présent article ne se préoccupe pas d’établir si la recherche sur les handicaps est une discipline ancienne ou nouvelle. Elle s’interroge plutôt sur le sens du terme « nouveau » – ce qui en motive le rejet par la sociologie traditionnelle; et l’expression réitérée par les tenants de la recherche sur les handicaps. À partir des travaux de Goffman d’abord, puis d’un manuel conventionnel, elle examine les études de sociologie traditionnelle qui traitent le handicap comme une déviance. Elle met ensuite en lumière les valeurs et les postulats qui sous-tendent l’acte social consistant à ériger la recherche sur les handicaps en une discipline nouvelle – nouvelle, en ce qu’elle rend compte d’une volonté d’appréhender l’univers valide ou « physiquement apte » en tant que culture nécessitant un examen critique, voir une remise en question; en ce qu’elle donne le moyen de la susciter; et en tant que procédé rhétorique éclairant le principe que les chercheurs s’efforcent d’établir ou d’affirmer en situant le savoir sur les handicaps dans la normalité.

Homeownership and Politics:
Testing the Political Incorporation Thesis
Norine Verberg

Abstract : Marxists and other sociologists alike have suggested that homeowners will be more involved in politics and hold more conservative attitudes than will tenants. However, there has been only limited research done on these topics, with very little of it having to do with Canadians. Underlying this hypothesis is an assumption that homeowners are more socially and economically integrated than are tenants, and that, therefore, homeowners act more conservatively and participate more. This study tests the “political incorporation” predictions for a national sample of Canadians. It asks whether the predictions hold overall, and whether the effect extends to people who express dissatisfaction with their material standard of living. Further analyses also ask whether there are differences between homeowners with and without a mortgage. Some theoretical implications of the findings are discussed.

Résumé: Tant les marxistes que les libéraux ont formulé l’hypothèse selon laquelle les individus qui sont propriétaires de leur logement sont à la fois plus politisés et plus conservateurs que ceux et celles qui sont locataires. La recherche à ce sujet demeure cependant limitée, tout particulièrement dans le cas canadien. Cette hypothèse repose sur la prémisse selon laquelle le conservatisme et la plus grande participation politique des propriétaires proviennent de leur plus grande intégration sociale et économique. La présente étude soumet cette hypothèse — dite de “l’incorporation politique” — à une nouvelle vérification, utilisant un échantillon de Canadien(ne)s. L’auteure se demande si cette hypothèse se confirme dans le cas des propriétaires dont le bas niveau de vie constitue une source d’insatisfaction, et cherche à déterminer si la détention d’une hypothèque (ou non) introduit une variation significative. Enfin, l’auteure réfléchie sur quelques implications théoriques de l’étude.